Hommage à Ivan Renar
Bienvenue à vous toutes et à vous tous ici en notre salle Marianne place de la République, 2 noms, Marianne et République, hautement symboliques pour nous rassembler ce soir autour d’Ivan Renar afin de lui dire un " adieu " ou un " au revoir".
La famille d’Ivan que je salue à nouveau avec émotion et à qui je renouvelle les condoléances de notre Conseil Municipal m’a demandé d’être celui qui ouvre ce soir une série d’hommages à l’image, par leurs ampleurs et leurs diversités, de la personnalité et de la vie d’Ivan Renar.
D’autres diront donc, mieux que je n’aurais pu le faire, tout ce qu’Ivan a fait durant sa vie pour ses idées et ses valeurs, pour la Métropole de Lille, pour notre Région et pour notre pays, pour une culture pour tous et pour tout ce qui illustre "la longue marche de l’Humanité" à laquelle il a participé.
J’en resterai donc à quelques images et souvenirs qui expliquent la nature et la profondeur de notre amitié. Les grands-parents maternels d’Ivan étaient polonais comme les miens, arrivés en France en 1920 comme mon grand-père. Ivan " s’ouvre à la politique " et au Parti Communiste Français suite à la guerre d’Algérie, comme moi… mais à la SFIO suite aux massacres de Budapest de novembre 1956, et ce, après avoir failli suivre la même route que lui…
En 1971 il est déjà sur la scène politique villeneuvoise lors des élections municipales où sa liste arrive en tête des listes de gauche. C’est en 1976 que des élections municipales partielles nous font réellement nous rencontrer et nous connaître.
Nous sommes alors concurrents mais pas adversaires et ce sont les citoyens qui, le dimanche 22 février 1976, nous départageront avant que nous nous mettions d’accord en quelques minutes cordiales et apaisées pour le deuxième tour. C’est donc moi qui mènerai la gauche villeneuvoise en parfaite osmose et amitié avec Ivan qui n’hésitera jamais à me donner des conseils que j’aurais d’ailleurs dû suivre plus souvent concernant la vie. Adjoint après notre victoire commune de mars 1977, il fera beaucoup pour la culture dans notre ville avant de faire bénéficier de ses talents bien au-delà… mais sans jamais vraiment nous quitter.
Nous aurons, bien sûr, des parcours différents mais toujours parallèles pour ce qui est des valeurs que nous avons porté l’un et l’autre, en particulier nos valeurs Républicaines, de solidarité, de liberté, de fraternité et de laïcité. Depuis quelques années il avait d’ailleurs rejoint pour ma plus grande fierté, mon modeste mouvement "Rassemblement Citoyen" et il m’avait fait l’honneur, en 2014, de me remettre ma Légion d’Honneur. C’est d’ailleurs pour cela que je la porte ce soir car, comme lui, je voulais la partager avec celles et ceux qui avaient partagé nos combats qui nous l’avaient valu. Voilà, tout est dit ou presque, pour ce qui me concerne. A celles et ceux qui vont me suivre d’en dire davantage et sans doute avec davantage de talents, conscient que je suis de mes limites en ce type "d’exercice", lors d’une telle cérémonie. Deux derniers mots quand même pour terminer que je t’adresse Ivan, mon ami, en te regardant, pour te dire très simplement merci et au revoir. Merci pour tout ce que tu as été et tout ce que tu as fait. Au revoir parce que, comme François Mitterrand, "je crois aux forces de l’esprit" dans une forme d’éternité. Tu nous laisses en ce moment dans la tristesse mais aussi dans l’espoir en l’Homme et en son avenir malgré toutes les sombres menaces en ces temps que nous vivons.
Merci donc Ivan, mon ami, mon camarade et au revoir !
Gérard CAUDRON, le 2 juin 2022