Une école de la ville nouvelle
Par convention du 24 avril 1970, l’EPALE (Établissement public d’aménagement de la ville nouvelle de Lille-Est) reçoit de la CUDL (Communauté urbaine de Lille) délégation de la maîtrise d’ouvrage pour la réalisation des groupes scolaires de Villeneuve-d’Ascq.
Le programme prévoit la construction de vingt-et-un groupes scolaires dans le périmètre de la ville nouvelle.
À la Cousinerie, les enfants des premiers habitants du nord du quartier arrivés fin 1973 fréquentent l’école des Marchenelles située rue du Hainaut. Ouverte en janvier 1886, cette école a été construite pour répondre aux besoins des 500 habitants des hameaux du Marais, de l’Hempempont et des Marchenelles, trop éloignés de l’école située au centre d’Annappes.
À la rentrée de septembre 1975, l’école des Marchenelles ferme et est remplacée par la première école de la Cousinerie.
Le groupe scolaire n°5 reçoit officiellement son nom de « Paul-Cézanne » le 17 octobre 1975 par délibération du conseil municipal de Villeneuve-d'Ascq.
Il est repris en gestion par la Ville de Villeneuve-d'Ascq à compter du 1er janvier 2001, comme les 17 autres groupes scolaires construits par la CUDL dans le cadre de la ZAC (zone d’aménagement concerté) de la ville nouvelle.
Le bâtiment
La construction de l’école conçue par les architectes Guy LAPCHIN (1903-1991) et Jacques LAPCHIN (1935-2006) démarre en août 1974.
L’implantation du groupe scolaire a été faite en fonction du schéma organique du quartier, du plan masse, des cheminements, piétons et des logements.
Le bâtiment est basé sur une trame carrée de 7,085 mètres de côté et a la forme d’un V ouvert au sud sur les cours de récréation.
Il comprend 10 classes primaires (capacité d’accueil de 300 élèves) et 4 classes maternelles (capacité d’accueil 180 enfants). Il est complété d’un restaurant scolaire de 280 places.
Ouvert sur la placette du quartier – la place Cadet-Rousselle –, le bâtiment a un étage partiel et des toits en forme de pointe de diamant.
Une partie de l’école primaire est située à l’étage, pour être de plain-pied avec la dalle piétons des logements (une passerelle était prévue à l’origine). L’architecte coordinateur souhaitait ainsi obtenir des volumes variés et bénéficier un deuxième accès.
Extension en 1994
En février 1994 débutent des travaux de construction d'un jardin d'enfants et d'aménagement d'un centre d'accueil et de loisirs (CAL).
Le CAL occupait jusqu'alors une partie du préau couvert de l'école. Cette situation précaire n'était pas suffisante pour garantir un accueil de bonne qualité pour les enfants.
Une extension de 240 m² est réalisée pour accueillir le jardin d’enfants installé jusque-là à l’école Bossuet dans le quartier du Pont-de-Bois.
L'entrée commune au CAL et au jardin d'enfants est aménagée côté rue des Comices dans le nouveau bâtiment.
Ces travaux sont l’occasion d’une réorganisation des écoles. Les classes primaires passent du rez-de-chaussée au premier étage, le CAL et les classes maternelles prennent possession du rez-de-chaussée. Une classe maternelle est construite au rez-de-chaussée en remplacement de celle occupée par la salle de danse Alfonso-Cata
Le CAL accueille les premiers enfants début juillet 1994 ; le jardin d’enfants Carrousel ouvre quant à lui en septembre.
L'œuvre du 1% artistique
Formalisé en 1951, le dispositif du 1% artistique prévoit d’affecter 1% du coût de la construction des établissements d’enseignement à des travaux de décoration. Il a depuis été élargi à d'autres bâtiments publics.
À l’école Paul-Cézanne, l’artiste Charles GIANFERRARI se voit confier l’aménagement de la place Cadet-Rousselle située face à l'entrée du groupe scolaire, en constituant une prolongation du matériau minéral (briques) utilisé pour son revêtement.
Un muret en parpaings de ciment est réalisé en claustra de briques ajouré, situé à droite du porche d'entrée, devant l'aire de récréation des petits de l'école maternelle. Des éléments verticaux de rupture sont introduits afin de rompre la monotonie du mur.
Sur la face côté école, parement de briques de couleur jaune orangé ; sur l'autre face briques de différentes couleurs éclatées et rehaussées d'émaux de teinte vive, formant un dessin en trompe l'œil
